Le CNRS a accueilli le 19 juin 2024 la 11ème promotion de son programme RISE, dédié à l'accompagnement à la création de start-up. La nouvelle promotion compte 11 projets de start-up, dont quatre se concentrent sur des innovations en santé et sept sur les sciences de la matière et les sciences de l'ingénieur. L'événement d'accueil s'est déroulé en partenariat avec l'incubateur Agoranov et l'Alliance Française.
Le programme RISE soutient les chercheurs dans leurs projets de création de start-up visant à valoriser les technologies développées dans les laboratoires sous tutelle du CNRS. Cet accompagnement couvre tous les aspects nécessaires : stratégie de protection intellectuelle, constitution de l’équipe dirigeante, recherche de financement et développement de la stratégie de marché.
L’événement d’accueil de cette nouvelle promotion s’est déroulé le 19 juin en partenariat avec l’incubateur Agoranov et l’Alliance Française. Au programme de cette journée : la présentation des nouveaux projets, des pitchs de projets RISE précédents destinés aux investisseurs, et des tables rondes sur les expériences d’entrepreneurs spin-off du CNRS. Jean-Michel Dalle d’Agoranov et Mehdi Gmar de CNRS Innovation ont ouvert la session. Le parrain de cette nouvelle promotion, Geoffroy Lerosey, CEO de Greenerwave, a partagé son expérience inspirante. Les tables rondes ont abordé des sujets tels que la création de start-up Deeptech et la transition du rôle de chercheur à celui d’entrepreneur.
Le programme RISE a permis d’évaluer 279 projets de création d’entreprise et en a soutenu 133. Ce soutien a conduit à la création de 65 start-up, dont 61 sont toujours actives. Par ailleurs, 50 autres projets sont actuellement en phase de structuration, nécessitant souvent une maturation technologique supplémentaire. Enfin, 18 projets ont été abandonnés en raison d’un manque de marché ou de l’abandon par leurs porteurs.
Rien qu’en 2023, 26 projets ont profité de l’expertise et du réseau de CNRS Innovation pour faire émerger leur projet de start-up exploitant les technologies développées au sein des laboratoires sous cotutelle du CNRS.
Pour en savoir plus sur les 11 nouveaux projets sélectionnés au printemps 2024
Projets dans le domaine de la santé
CellEmax est un projet de startup biotech porté par Jérémie Roux, chercheur CNRS en biologie des systèmes et pharmacologie, et Marielle Péré, PhD en mathématiques appliquées et IA pour la biologie, à l’Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire de Sophia-Antipolis et au Centre Inria d’Université Côte d’Azur. Alors qu’il faut entre 5 et 10 ans pour identifier une cible thérapeutique potentielle et que 70% des candidat-médicaments issues de ces cibles sont éliminés en phase pré-clinique faute d’efficacité, CellEmax propose aux biotechs et groupes pharmaceutiques d’identifier des cibles thérapeutiques innovantes dites « de transition ». La plateforme « Fate-seq » associe imagerie de cellules vivantes et IA pour identifier en quelques semaines un ensemble de protéines permettant de resensibiliser les cellules cancéreuses tolérantes au système immunitaire, en forçant la transition de ces cellules tolérantes vers des états de sensibilité aux effecteurs immunitaires. Ces protéines-cibles sont donc la clé pour développer de nouvelles thérapies ciblées mais aussi de combinaisons rationnelles de médicaments avec les immunothérapies en développement, assurant une efficacité accrue de la thérapie.
Le projet d’élastographie en temps réel appliquée aux systèmes d’imagerie plein champ, dirigé par Emmanuel Martins Seromenho, doctorant à l’Université de Strasbourg et au laboratoire ICube, et Amir Nahas, maître de conférences à l’Université de Strasbourg et au laboratoire ICube, vise à fournir un outil puissant pour le diagnostic lors des opérations chirurgicales. Durant les interventions, les chirurgiens s’appuient largement sur la vue et le toucher pour évaluer l’environnement et déterminer l’état pathologique des tissus biologiques. Cependant, ces méthodes qualitatives sont limitées par les capacités intrinsèques des sens humains. L’objectif de ce projet est d’améliorer significativement les capacités de perception des chirurgiens en développant des systèmes d’imagerie optique, capables de fournir des images à des échelles, allant du macroscopique au cellulaire. Ces systèmes sont couplés à un contraste d’élastographie, permettant de quantifier précisément la rigidité des tissus, améliorant ainsi la perception tactile. Le tout est conçu pour fonctionner en temps réel, offrant ainsi un outil diagnostique instantané. L’intégration de ces systèmes dans les salles d’opération promet de réduire considérablement le temps nécessaire pour les diagnostics et d’augmenter la précision des interventions chirurgicales, apportant des bénéfices significatifs en termes de sécurité et d’efficacité pour les patients.
Le projet ‘ORTHOS Therapeutics’ (ORTHOS X), porté par Xavier Morelli – directeur de recherche CNRS- et Patrice Dubreuil – directeur de recherche INSERM-, au Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille (CRCM) permet de lutter contre certains cancers et maladies auto-immunes en restaurant une balance immunitaire. ORTHOS développe des petites molécules ciblant une enzyme clé de la voie de sauvetage des nucléotides utilisée préférentiellement pour la survie de certaines cellules tumorales ou hyper prolifératives, comme les lymphocytes T dans les pathologies auto-immunes.
Le projet GeneCAV est porté par Bertrand BEUCHER, ingénieur de recherche, et développé par l’équipe d’Eric KREMER au sein du laboratoire Adénovirus : Récepteurs, Trafic Intracellulaire et Vectorologie (IGMM CNRS UMR5535, Montpellier). GeneCAV a pour objectif de développer un nouveau traitement du Syndrome de Dravet par thérapie génique. Le syndrome de Dravet, maladie rare, est une épilepsie grave de l’enfant entraînant de nombreuses crises d’épilepsie et des retards moteurs et cognitifs sévères. Cette nouvelle thérapie génique repose sur l’utilisation d’un vecteur Adénovirus pour exprimer la version saine du gène muté dans cette maladie
Projet en sciences de la matière et ingénierie
Le projet Klima, porté par Olivier Boucher, Directeur de Recherche CNRS à l’Institut Pierre Simon LaPlace, vise à développer une offre de conseil à forte valeur ajoutée sur le climat et le changement climatique. Cette offre s’appuie sur un certain nombre de méthodes et de briques logicielles développées à l’IPSL en lien avec la ressource en énergies renouvelables et son optimisation, la variabilité climatique, ou encore les extrêmes climatiques. Celles-ci pourront être combinées pour proposer non seulement du conseil mais aussi des services climatiques qui pourront être personnalisés à peu de frais de manière à répondre au mieux aux besoins croissants de l’industrie et des collectivités sur le sujet.
Le projet ePhantom porté par Artem BORISKIN, chercheur CNRS, et Maxim ZHADOBOV, directeur de recherche CNRS, à l’IETR (UMR CNRS 6164, Rennes) vise à valoriser une technologie innovante pour la dosimétrie électromagnétique ultra-rapide développée pour les tests de conformité de dispositifs sans fil émergents 5G/6G/xG (bandes FR2/FR3) par rapport aux limites d’exposition. Cette nouvelle technologie combine des solutions innovantes en conception de modèles équivalents artificiels et des techniques avancées d’imagerie infrarouge, ce qui permet, pour la première fois, d’évaluer en temps réel l’exposition de l’utilisateur au rayonnement électromagnétique au-dessus de 6 GHz.
porté par Vincent Roucoules, Gautier Schrodj, Florence Bally-Le Gall, Aissam Airoudj et Jamerson Oliveira, tous membres de l’Institut de Science des Matériaux de Mulhouse (IS2M UMR 7361, CNRS / Université de Haute-Alsace), a pour objectif de déployer, pour nos futurs partenaires, le procédé de polymérisation assistée par plasma, propre et éco-responsable, à l’échelle industrielle. L’originalité repose sur un contrôle judicieux des propriétés spatiales et temporelles de la décharge plasma qui permet d’obtenir des revêtements organiques fonctionnels aux propriétés de surfaces innovantes, et qui apportent une réelle plus-value à tout type de matériaux.
Le projet LightSpring Photonics, porté par Grégoire Bonnat (CEO), Adrià Grabulosa (CTO), Daniel Brunner (Scientific Advisor), au sein du laboratoire Femto-st (CNRS, Université de Bourgogne-Franche-Comté), vise à proposer une solution d’intégration photonique. La capacité à créer des connexions optiques efficaces est un enjeu clé du secteur en plein essor de la photonique intégrée (Photonic Integrated Circuits, PIC) et des serveurs de données (telecom, datacom). Les solutions existantes (microfabrication, alignement de précision) sont chères à mettre en oeuvre, contraignantes et peu accessibles au prototypage. Grace au savoir-faire développé sur la technologie de polymérisation à deux photons, LightSpring propose un service d’intégration répondant aux besoins des designers de ces systèmes photoniques, disponible sur de petits volumes et intégrable avec les process de fabrication de masse des fonderies.
Le projet Park on time, porté par Thierry Delot, Abdessamad Ait El Cadi et Christophe Wilbaut, professeurs en informatique au sein du Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique industrielles et Humaines (LAMIH UMR 8201 CNRS/Université Polytechnique Hauts-de-France), vise à développer une solution logicielle, exploitant des modèles d’apprentissage profond, afin de faciliter et d’optimiser le stationnement à l’échelle d’une ville et de réduire les émissions de CO2 liées à cette activité. La solution Park on time permet de guider les conducteurs vers un parking, correspondant à leurs préférences (tarification, temps de marche pour atteindre leur destination, type de parking (voirie vs. ouvrage), etc.), où ils pourront effectivement trouver une place à leur arrivée.
Le projet Ilion est porté par Dr. Lucie Ries et Zacharie Pilo et développé au sein du laboratoire de physique de l’ENS (LPENS – UMR 8023) dans l’équipe du Pr. Lydéric Bocquet pour développer une solution de dessalement innovante. Contrairement aux méthodes traditionnelles nécessitant des pressions mécaniques extrêmement élevées, l’équipe a mise au point une nouvelle approche utilisant des phénomènes de transport nanofluidique non conventionnels pour purifier l’eau à travers des filtres de dessalement commerciaux, en utilisant uniquement de faibles champs électriques. Cette innovation brevetée permet un dessalement facilement déployable avec des équipements moins contraignants et énergivores, plus rentables et plus sûrs pour les opérateurs. Cette innovation permettrait d’avoir un impact fort sur l’accès à l’eau potable avec le déploiement des usines de dessalement et de répondre aux besoins de 30% de la population contrairement à 3% actuellement.
Le projet NEXCIM est porté par Mohend Chaouche, directeur de recherche au CNRS à l’ENS Paris-Saclay. Le ciment est le matériau manufacturé le plus consommé dans le monde, et il est à l’origine de plus de 8 % des émissions globales de CO2. Ces émissions de CO2 sont principalement liées au processus de décarbonisatation du calcaire lors de la fabrication du clinker. Le ciment innovant de NEXCIM est fabriqué à partir de roches ultramafiques, très disponibles à travers le monde, et ne contenant pas de calcaire. Cela permettrait de réduire de manière significative l’empreinte carbone de ce produit. Par ailleurs, cela représente une voie prometteuse pour atteindre la neutralité carbone dans l’industrie cimentière si une énergie décarbonée est utilisée.
Pour en savoir plus sur les projets de start-up accompagnés par le CNRS, consulter le Bilan 2023
Contact : startup@cnrsinnovation.fr
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13 décembre 2024
28 novembre 2024
27 novembre 2024
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