Alors que les défis énergétiques et environnementaux s’intensifient, BioUpp, start-up née des laboratoires sous la tutelle de l’Université Clermont Auvergne et du CNRS, se positionne comme un acteur clé de la transition énergétique. Décryptage avec deux de ses quatre cofondateurs, Nadia Auclair et Pierre Fontanille.
Lauréate du prestigieux concours d’innovation de l’Etat i-Lab 2024 organisé conjointement par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et Bpifrance, BioUpp développe une technologie de biométhanation pour stocker et valoriser l’énergie renouvelable excédentaire. Cette innovation constitue une solution concrète pour pallier l’intermittence des énergies renouvelables, notamment l’éolien et le solaire. Ce biométhane, produit à partir d’hydrogène vert et de CO2 biogénique, peut être facilement stocké et injecté dans les réseaux existants, assurant ainsi une fourniture énergétique continue, même lors des pics de consommation. La technologie brevetée de BioUpp, est le fruit de plus de six années de recherche au sein de l’Institut Pascal (UCA/CNRS, membre de Clermont Auvergne INP )
Sa reconnaissance par le concours i-Lab 2024 dote la start-up d’un financement de 375 000 euros pour accélérer le développement industriel de son projet. « Le prix i-Lab est une étape majeure pour nous. Il nous permet de concrétiser une innovation issue de la recherche publique et de passer à l’échelle industrielle, donc de booster notre développement. », se réjouit Nadia Auclair, co-fondatrice et Présidente de BioUpp.
De son côté, Pierre Fontanille, enseignant-chercheur à l’Université Clermont Auvergne, co-fondateur de BioUpp et déjà dirigeant de Bio-Valo, spécialisée dans la biométhanisation, insiste sur l’importance de la synergie : « ce projet est né d’une collaboration entre chercheurs et industriels, au service de la transition énergétique. L’accompagnement du CNRS et de l’Université de Clermont Auvergne est fondamental pour la réussite de BioUpp, tant sur le plan scientifique que sur l’aspect développement industriel ».
Un modèle de souveraineté énergétique durable
BioUpp ne se contente pas de proposer une solution technique. La start-up porte également une ambition géopolitique et économique : contribuer à la décarbonation du secteur de l’énergie, et ainsi renforcer la souveraineté énergétique nationale. En transformant en biométhane les excédents d’énergie renouvelable, souvent non valorisés en raison de leur production intermittente, , BioUpp pourrait réduire la dépendance de la France aux énergies fossiles, tout en garantissant une production énergétique stable et durable.
Le biométhane que nous produisons peut être injecté dans les réseaux existants, ce qui facilite son intégration sans nécessiter de grandes infrastructures nouvelles ’’
explique Pierre Fontanille.
Des défis à la hauteur de cette révolution
Les défis à venir pour BioUpp ne manquent pas ! La cofondatrice Nadia Auclair les aborde avec optimisme et détermination.
L'un de nos principaux objectifs dans les mois à venir est de passer à une échelle industrielle. Nous avons validé notre technologie à petite échelle, et maintenant il faut démontrer qu'elle peut fonctionner à plus grande échelle ’’
explique Nadia Auclair.
Concrètement, la priorité est de finaliser la construction d’un pilote préindustriel et de consolider les financements nécessaires. L’écosystème clermontois est déjà porteur. « Nous sommes en contact avec un acteur industriel local pour héberger notre équipement pilote, ce qui nous permet d’accélérer nos tests à une échelle proche de l’industrie », confie Pierre Fontanille. Nadia Auclair ajoute : « Cet acteur industriel représente un atout stratégique, non seulement pour la mise en place de nos infrastructures, mais aussi pour le développement de nouvelles applications de notre biométhane dans des secteurs industriels variés ». Sans compter que le soutien de plusieurs acteurs industriels de poids devrait renforcer la crédibilité de BioUpp sur son marché.
Autres challenges cruciaux, notamment à ce stade, la communication et la stratégie commerciale. « Nous travaillons sur notre visibilité et sur des partenariats avec des industriels pour faire connaître notre solution et la rendre accessible sur le marché », précise Nadia Auclair.
Déterminés, Nadia Auclair et Pierre Fontanille comptent recruter des équipes dans les prochaines semaines. Leur projet de transformer le paysage énergétique européen est promis à un bel avenir… vert.
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