Ce produit peut analyser les ondes delta du cerveau et créer une piste sonore améliorant la qualité du sommeil. Il est issu des travaux effectués à l’Institut des neurosciences Paris-Saclay.
Une véritable clinique du sommeil à la maison. Voilà comment on pourrait résumer le fonctionnement de l’appareil développé par myWaves. « Il s’agit d’un patch muni d’un système enregistrant un électroencéphalogramme que l’on colle sur son front pour une nuit », détaille Jean-François Destexhe, cofondateur et CEO de la société. Une fois l’analyse effectuée, il suffit de transférer les données vers son ordinateur pour que le logiciel crée un fichier audio spécifique. « Il est proposé en trois versions (basses, aigus, mixtes) pour correspondre au goût de l’utilisateur. Celui-ci peut alors l’écouter 30 minutes au moment de s’endormir pour améliorer significativement son sommeil. »
Derrière ce remède miracle, se cachent les recherches d’Alain Destexhe, directeur de recherche CNRS à l’Institut des neurosciences Paris-Saclay (NeuroPSI, CNRS/Université Paris-Saclay). « Je travaille dans le secteur du bien-être depuis longtemps. Il se trouve que nous sommes cousins et qu’un jour au détour d’une conversation, je lui demande s’il ne travaillait pas sur une technologie liée au sommeil, se souvient le dirigeant. Il disposait justement d’une preuve de concept qu’il avait testée sur une trentaine de personnes. »
« Mais cela n’était pas suffisant à mes yeux, j’ai alors décidé d’investir dans une vraie étude clinique qui a été réalisée par le professeur Damien Léger au Centre du sommeil et de la vigilance de l’Hôtel-Dieu à Paris. » explique Jean-François Destexhe. Sur la quinzaine de patients étudiés, le résultat a été significatif pour le spécialiste, validant ainsi les travaux d’Alain Destexhe et le fonctionnement du système, dont le matériel et les algorithmes étaient déjà en cours de développement.
Il s’agit d’un patch muni d’un système enregistrant un électroencéphalogramme que l’on colle sur son front pour une nuit. Il est proposé en trois versions (basses, aigus, mixtes) pour correspondre au goût de l’utilisateur. Celui-ci peut alors l’écouter 30 minutes au moment de s’endormir pour améliorer significativement son sommeil. ’’
Jean-François Destexhe
Cofondateur et CEO de myWaves
Un contrat de licence signé avec le CNRS
Pour pouvoir déployer cette technologie, myWaves signe alors un contrat de licence avec le CNRS pour exploiter son brevet. « Le sommeil est lié aux ondes delta de très basse fréquence. Elles sont normalement si difficiles à enregistrer qu’un spécialiste vous demande généralement de dormir avec un casque plein de fils sur la tête. Ce que nous avons fait est d’étudier des parties spécifiques de ces ondes pour les transformer en bande sonore qui influence le sommeil », explique Jean-François Destexhe.
On ne parle pas ici d’une sorte de bruit blanc parfois proposé par certains écouteurs, mais bel et bien d’une sorte de nappe de synthétiseur que Brian Eno ou les plus grands noms de la musique ambient ne renieraient pas. « Notre solution est complètement personnalisée, les sons ainsi créés correspondent uniquement à l’analyse effectuée sur l’utilisateur », précise Jean-François Destexhe.
Avec des effets bien réels validés par l’étude clinique : avance de la période de sommeil paradoxal, période de REM[1] allongée, ainsi que la durée de la totalité de la nuit de sommeil. « Cela produit comme un effet accélérateur, se félicite le cofondateur. Les données objectives, mais aussi subjectives des patients étudiés montrent qu’ils se réveillent plus reposés après des nuits de 6 à 8 heures. »
Utilisé pour améliorer le sommeil des athlètes
L’écoute de la piste sonore peut se faire par le biais du bandeau muni d’écouteurs livré avec l’appareil, mais aussi grâce à n’importe quels oreillettes, téléphones ou enceintes. « Il faut cependant que la stéréo et les fréquences basses soient bien restituées pour que le procédé soit efficace », explique Jean-François Destexhe. L’enregistrement des ondes cérébrales évoluant avec le temps doit quant à lui être renouvelé tous les 9 à 12 mois.
« Notre système est commercialisé depuis le mois d’avril avec une ristourne pour le lancement et nous cherchons à obtenir des références, auprès de certains top managers et de sportifs d’équipes de rugby à 7 ou d’athlétisme, dont certains seront d’ailleurs présents aux Jeux olympiques de Paris », se projette le CEO.
Et la collaboration avec le CNRS continue. Le brevet couvre en effet un champ plus large que celui des stimuli sonores : « Nous avons en effet des demandes particulières que l’on pourrait développer, comme utiliser un stimulus sous forme lumineuse plutôt que sonore ». En attendant, le produit est d’ores et déjà disponible à la vente en ligne sur le site de myWaves, comme une nouvelle concrétisation des efforts de recherche du CNRS.
[1] REM : Rapid Eye Movement, qui correspondant à la dernière phase du cycle du sommeil.
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