Une anomalie congénitale sur deux n’est pas détectée via les méthodes traditionnelles d’échographie fœtale. Une statistique que la start-up Sonio souhaite sensiblement améliorer, grâce à sa solution d’accompagnement en temps réel des obstétriciens.
Durant une grossesse, le suivi prénatal est essentiel, afin notamment de détecter au plus tôt d’éventuelles anomalies congénitales ou maladies rares. Un cas de figure pas si rare – paradoxalement –, puisqu’il concerne 2,5 % des naissances en Europe, selon une étude du Centre commun de recherche de l’Union européenne. « Il existe en effet des centaines de maladies rares différentes », indique Erwan Le Pennec, professeur à l’École polytechnique et cofondateur de la start-up Sonio. « Chaque maladie rare est rare, mais en fin de compte, il n’est pas si rare d’en avoir une. »
Malheureusement, l’examen relève souvent du casse-tête. « Non seulement ces anomalies sont nombreuses, mais elles s’expriment aussi à travers des symptômes divers et parfois difficiles à repérer », note Stéphanie Allassonnière, professeure et vice-présidente valorisation à l’université Paris-Cité et cofondatrice de Sonio. « Pour un praticien, il est donc impossible de tout connaître. Les meilleurs experts sont capables d’en reconnaître jusqu’à 80, et encore, cela ne concerne que quelques professionnels aguerris. » Par conséquent, en Europe, seules 50 % des anomalies sont détectées lors des échographies fœtales. Un chiffre témoignant de la difficulté de l’exercice, alors qu’un diagnostic suffisamment tôt favorise une prise en charge efficace.
Julien Stirnemann utilisant Sonio / crédit : Sonio
La start-up Sonio entend ainsi faciliter le travail des praticiens obstétriciens, via une solution en ligne d’aide au suivi prénatal. À l’origine : des travaux de recherche en mathématiques menés par Rémi Besson, également cofondateur de l’entreprise, au sein du Centre de mathématiques appliquées (CMAP, sous la tutelle du CNRS et de l’École polytechnique), en collaboration avec l’hôpital Necker-Enfants malades. L’objectif : accompagner le praticien, en temps réel, pendant l’échographie. « Sonio propose un outil guidant le professionnel durant l’examen », explique Erwan Le Pennec. « Lorsqu’un signe potentiel d’anomalie est détecté, le logiciel suggère d’autres zones à examiner, pour affiner et compléter l’examen. » Ce qui réduit les risques de passer à côté d’une observation importante.
« Sonio permet également d’améliorer la qualité des images produites », ajoute Stéphanie Allassonnière. « L’échographiste est en effet tenu de respecter un certain nombre de critères pour les coupes qu’il réalise, afin de s’assurer qu’elles contiennent toutes les informations nécessaires. À l’aide de méthodes d’analyse d’images, notre outil vérifie la présence des critères de qualité à respecter sur l’image, ce qui est essentiel pour assurer que celle-ci a été prise correctement et ne contient pas d’anomalie. » À cet effet, le logiciel s’appuie sur des modèles d’intelligence artificielle (deep learning), entraînés sur un corpus d’échographies annotées.
Aujourd’hui, la solution est déjà utilisée par plus de 200 praticiens en diagnostic prénatal. Mais la start-up n’entend pas s’arrêter là : elle a dernièrement conclu une levée de fonds de 13 millions d’euros, qui va lui permettre d’accélérer sa commercialisation, notamment à l’international. Pour aider davantage d’obstétriciens dans le monde et contribuer ainsi à la bonne santé des femmes enceintes et de leurs futurs enfants.
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