La technologie de Vect-Horus, véritable innovation de rupture, permet un ciblage spécifique de différents organes, dont le cerveau, et ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques. Un véritable succès, au point de signer un accord avec l’un des plus importants laboratoires pharmaceutiques au monde.
Comment apporter à l’organisme les médicaments dont il a besoin de manière ciblée en cas de maladie ? À cette question, la société marseillaise Vect-Horus apporte une réponse innovante récompensée par un accord de licence exclusif historique de 327 millions de dollars avec le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk. « Nous passons en Ligue des champions, s’amuse Jamal Temsamani en comparant la performance de la société dont il est Chief Business Officer avec la compétition reine des clubs de football européens. Cela va donner beaucoup de visibilité et de crédibilité à notre technologie. »
Cet accord soumis à l’atteinte d’étapes réglementaires et commerciales dans le cadre de trois programmes différents — mais confidentiels — couronne également la course de fond de l’entreprise créée fin 2005. « Avec 38 employés, nous sommes une PME de croissance plutôt qu’une start-up, explique Alexandre Tokay, CEO et cofondateur de Vect-Horus. Nous ne sommes pas une biotech classique dans le sens où nous avons créé une plateforme technologique très innovante et compétitive à l’échelle mondiale. Cela nous permet aujourd’hui de générer un free cash-flow significatif et ce de manière relativement dé-risquée. »
Bénéfice immense pour les patients
Derrière ce succès, se cache tout d’abord Michel Khrestchatisky, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’Institut de neurophysiopathologie (CNRS / Aix-Marseille Université), cofondateur et conseil scientifique de Vect-Horus. Il est à l’origine de la technologie de pointe développée ensuite par la société. Il part d’un constat connu du monde médical : « Le système vasculaire cérébral, aussi appelé barrière hémato-encéphalique (BHE), est organisé de manière très particulière comparé aux systèmes vasculaires d’autres organes. Il a évolué pour protéger au maximum le système nerveux des agressions extérieures, agents pathogènes ou molécules et protéines toxiques. La BHE est équipée de nombreux transporteurs et récepteurs qui assurent le transport très sélectif des nutriments nécessaires au tissu nerveux. Mais dans le même temps, la BHE est très imperméable au passage de molécules qui lui sont inconnues, en particulier les médicaments.
Ainsi, non seulement le traitement des maladies du système nerveux est difficile en raison de sa complexité, mais les médicaments qui sont développés sont souvent inefficaces ou doivent être administrés à des doses importantes, au risque qu’ils deviennent toxiques pour les patients », détaille le scientifique.
« Notre technologie s’est basée sur l’utilisation de récepteurs particuliers de la BHE. Nous développons des vecteurs qui ont pour propriété de cibler ces récepteurs. Une fois développés et optimisés, ce qui prend plusieurs années, ces vecteurs peuvent être conjugués à des agents d’imagerie ou thérapeutiques de différentes natures. Suite à leur administration, ces conjugués vecteurs-médicaments circulent dans le sang, se lient aux récepteurs de la BHE qui permettent leur transport dans les tissus nerveux, selon le principe du cheval de Troie », poursuit-il.
Transport au travers de la BHE, vers le cerveau @Vect-Horus
Une plate-forme pour transporter toute sorte de traitements
L’intérêt pour le patient est immense puisque les traitements peuvent être administrés par voie systémique. « Sans cela, pour certains médicaments il faut procéder à des injections intracérébrales lourdes, risquées et difficiles à appliquer dans le cadre d’un traitement chronique », s’inquiète Michel Khrestchatisky. Le rapport bénéfice-risque évolue alors significativement dans le sens du premier pour les personnes traitées avec la technologie de Vect-Horus.
Surtout, ce savoir-faire présente l’intérêt d’être complètement versatile puisque les vecteurs en question peuvent transporter différentes classes de médicaments et notamment les nouvelles biomolécules thérapeutiques à fort potentiel, telles des peptides, des anticorps thérapeutiques et des acides nucléiques, répondant ainsi à une demande très forte de traitements des maladies neurodégénératives, des maladies touchant d’autres organes et certains cancers.
Notre technologie s’est basée sur l’utilisation de récepteurs particuliers de la BHE. Nous développons des vecteurs qui ont pour propriété de cibler ces récepteurs. Une fois développés et optimisés, ce qui prend plusieurs années, ces vecteurs peuvent être conjugués à des agents d’imagerie ou thérapeutiques de différentes natures. Suite à leur administration, ces conjugués vecteurs-médicaments circulent dans le sang, se lient aux récepteurs de la BHE qui permettent leur transport dans les tissus nerveux, selon le principe du cheval de Troie. ’’
Michel Khrestchatisky
directeur de recherche au CNRS et cofondateur de Vect-Horus
Transport dans des organes en périphérie @Vect-Horus
C’est cette polyvalence qui a certainement séduit Novo Nordisk. « Notre collaboration avec Novo Nordisk a commencé avec une étude de faisabilité. Comme les résultats étaient prometteurs, le laboratoire a souhaité sécuriser notre technologie avec une licence pour utiliser nos vecteurs dans le cadre de trois de leurs programmes. C’est l’avantage de notre business model sous forme de plate-forme proposée à des tiers », constate Jamal Temsamani.
Enfin, Vect-Horus continue de bénéficier de l’expérience de Michel Khrestchatisky qui poursuit ses travaux au sein de son laboratoire marseillais. D’une part grâce au statut de concours scientifique, dit de « 25-2 » permettant aux agents du secteur public de participer à une activité entrepreneuriale. D’autre part dans le cadre d’un laboratoire commun : « Cela permet par exemple de créer des relations public-privé pérennes autour de projets de recherche, confirme Jessica Dareau, responsable du pôle innovation et partenariats industriels au sein du CNRS Biologie. Des comités de pilotages communs permettent ainsi de suivre comment se déroule la collaboration scientifique avec les entreprises. » Ce que confirme Michel Khrestchatisky. Une collaboration bénéfique à tous les acteurs de cette mission scientifique et industrielle.
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